Essai Yamaha YXZ1000R Sport Shift
Le Yamaha YXZ1000R Sport Shift se distingue du reste de la production SSV par sa transmission semi-automatique, qui offre une expérience de pilotage réellement étonnante. Action !
Si Yamaha ne fut pas le premier constructeur à dégainer un SSV sportif, la marque aux 3 diapasons est arrivée avec un véhicule bien différent dans son approche. D’un point de vue design pour commencer, avec un look aux antipodes des Polaris RZR ou autres Can-Am Maverick. Mais c’est surtout d’un point de vue technique que Yamaha s’est distingué avec cette version “Sport Shift“ qui intègre un système de palettes au volant pour le passage des vitesses. Dès lors, inutile de vous dire que les sensations sont décuplées par rapport à une transmission classique par variateur ! Et pour des démarrages plus efficaces, le Yamaha YXZ1000R ajoute le “Launch System“, un système de contrôle optimisant les départs arrêtés. Certes, d’aucuns diront que sa puissance est limitée à 115 chevaux, mais n’est-ce pas déjà suffisant pour faire dresser les poils sur les bras ?
Une boîte séquentielle à 5 rapports
Pour la motorisation, Yamaha est allé puiser dans sa riche production interne. Le choix s’est porté vers un 3 cylindres en ligne atmosphérique dérivé d’une motoneige. Sa sonorité – bien que renforcée ici par l’adoption d’un échappement Akrapovic – diffère fortement des bicylindres des RZR. Le son rauque se rapprocherait plus des Can-Am Maverick (ex-X3). Comme tout moteur Yamaha, le YXZ1000R SS tourne comme une horloge. Une excellence qui sied parfaitement à la présentation générale de ce SSV sportif. Sous une carrosserie ajustée avec précision, la dotation de série se montre à la hauteur avec des amortisseurs Fox Podium 2.5 aux multiples réglages accessibles. L’expérience des sports mécaniques parle d’elle-même. Idem pour le filtre à air ou les deux radiateurs placés à l’arrière de la machine. L’entretien courant est aisé, sans compter sur la fiabilité légendaire de la marque nippone.
Immersion sportive dans le YXZ1000R
Avant de prendre place dans le baquet, on suit les conseils avisés de Joël Bontoux, dont l’expérience au volant du YXZ1000R SS est aussi riche que son palmarès au guidon d’un quad ou d’un jet-ski. Recul du siège et volant réglés, on prend en main des commandes simplifiées à l’extrême. Pas d’embrayage à gérer, le système électronique de passage des vitesses YCC-S pense pour le pilote. Il ne reste plus qu’à choisir le bon rapport pour tracer la courbe… Et au fil des tours sur la piste de terre des Circuits de l’Ouest Parisien, on se prend vite au jeu. Les courbes sont avalées sur le 3e rapport haut dans les tours – la zone rouge est à 10 500 tr/mn ! – alors que l’unique saut s’avale de plus en plus vite. La stabilité du YXZ1000R est surprenante dans cet exercice, là où nombre de SSV plongent allègrement de l’avant…
115 chevaux sous le capot
Forcément, si l’on s’en tient au seul chiffre, on serait tenté de dire « seulement ». Faut-il alors rappeler le vieil adage « sans maitrise, la puissance n’est rien » ? A moins de viser les immenses déserts nord-africains où la vitesse de pointe fait office de référence, le YXZ1000R Sport Shift propose une expérience différente. Bien campé sur ses quatre pneus Maxxis Big Horn de 29 pouces, le SSV Yamaha enroule les courbes avec une facilité déconcertante. Certes, les suspensions Fox ont été réglées aux petits oignons au cours des nombreuses séances de roulage initiées par Joël Bontoux et Yamaha Motor France sur divers circuits de l’Hexagone. Les freins Nissin jouent aussi un rôle prépondérant dans cette phase de pilotage. Puissants mais progressifs, les quatre étriers 2 pistons pincent les disques de 245 mm avec une homogénéité qui permet de stabiliser le YXZ1000R en entrée de courbe.
La boîte séquentielle, l’atout du YXZ1000R SS
Mais ce qui prédomine au volant du YXZ1000R Sport Shift, c’est ce mode de passage des vitesses qui rend cette expérience de conduite si insolite. D’une simple pression sur les palettes, vous obtenez un passage des vitesses immédiat et sans à-coups, y compris en rétrogradant. Et ce quel que soit le régime moteur. Une impulsion sur la large palette droite permet de passer la vitesse supérieure, tandis que celle de gauche ramène au rapport inférieur. La gestion électronique s’occupe de tout, notamment de repasser automatiquement sur le 1er rapport lorsque le SSV est à l’arrêt. D’un concept identique aux voitures de compétition, ce système intelligent permet aux pilotes allergiques aux transmissions par variateur de s’acquitter de la gestion de l’embrayage. Avouons que l’on aime toujours les boîtes mécaniques en conduite sportive et avec le YXZ1000R Sport Shift, vous ne serez pas déçus !
Alors ce YXZ1000R, aucun point faible ?
En quittant le siège baquet du YXZ1000R Sport Shift, on est forcément enflammé ! Mais à l’heure du bilan, il convient de prendre un peu de recul. A 28 999 €, Yamaha fait cher payer sa technologie moderne, surtout si l’on regarde le prix de la concurrence, qui propose des SSV bien plus puissants ; l’utilisateur de ce genre de machine a bien trop souvent tendance à ne compter que le nombre de chevaux… Mais c’est aussi le prix d’une finition exemplaire et d’une fiabilité reconnue. Sans parler de ce mode de transmission unique. Amélioré au fil des millésimes, avec notamment un nouvel arceau offrant un meilleur champ de vision, le YXZ1000R s’embellit encore pour 2021 avec de nouveaux coloris.
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CONCLUSION
Avec son YXZ1000R Sport Shift, Yamaha propose une approche différente du SSV sportif. Si une transmission automatique par variateur apporte clairement un sentiment de facilité, le passage manuel des rapports reste grisant. Et c’est aussi ce que l’on recherche dans les sports mécaniques ! En dépit d’un tarif élevé, bien que proche de la concurrence, le YXZ1000R SS offre un bon équilibre général. Les adeptes de puissance pure resteront peut-être sur leur faim, mais il existe des éléments de performance fiables chez des préparateurs reconnus et même un kit turbo GYTR validé par Yamaha.