Essai Polaris Ranger Diesel 2019

L’américain Polaris avait convié la presse au lancement européen du nouveau Ranger Diesel en Angleterre, un marché de référence pour ce type de SSV professionnel.

Après une heure et demi de minibus depuis l’aéroport de Manchester, nous avons pu observer une campagne verdoyante et surtout bien plus accidentée de l’image que l’on pouvait se faire de la Grande-Bretagne. Arrivés à Lakeside, nous découvrons le lac Windermere. C’est la plus grande étendue d’eau naturelle du Royaume-Uni, mais également ses montagnes les plus hautes (978 m).
Rassurez-vous, nous ne sommes pas là pour vous conter notre voyage. Mais simplement pour vous situer le contexte dans lequel nous avons pris le volant de ce Ranger Diesel millésime 2019. D’ailleurs, il est important de savoir que 50 % des SSV Polaris roulent au gasoil sur ce marché axé uniquement utilitaire.
Accueillis dans un cottage en plein cœur du parc national de Lake District, nous découvrons enfin le nouveau Ranger Diesel. Un SSV que Polaris avait précieusement gardé secret. Il faut dire que les constructeurs utilisant ce type de motorisation ne sont pas légion. Hormis Kawasaki, ou plus récemment Corvus, il faut se tourner vers des marques d’engins de travaux publics ou agricoles – Kubota, John Deere ou Kioti – pour rouler au gasoil, un carburant toujours apprécié des professionnels.

Kubota décroche la motorisation !

C’est justement vers le géant nippon Kubota que Polaris va se tourner pour obtenir un moteur 3 cylindres Diesel performant et économe à l’usage. Cubant 898 cm3, ce nouveau bloc délivre une puissance de 24,8 chevaux. Le couple grimpe à 55,2 Nm, ce qui s’avère être l’un des points forts du Ranger Diesel.
D’origine, ce nouveau SSV purement utilitaire peut atteindre la vitesse de 65 km/h. C’est la meilleure performance de sa catégorie. Elle convient largement à son usage, mais aussi à l’homologation T1b où la vitesse maxi plafonne à 60 km/h. On le rappelle une nouvelle fois, cette certification Tracteur permet aux professionnels de récupérer la TVA. Elle ouvre droit à une carte grise 1 cv et élève le poids maximal tractable d’une remorque sur route ouverte. En l’occurrence, 1 tonne dans le cas précis du Ranger Diesel (et jusqu’à 1 134 kg sur terrain privé).
Ce nouveau Ranger Diesel embarque donc sa troisième motorisation. Kubota arrive après les blocs Yanmar 904 cm3 (qui ne répondait plus aux normes anti-pollution) puis Kohler 1098 cm3 de la dernière génération. Ce 3 cylindres de l’industriel japonais Kubota est fortement apprécié dans le monde professionnel pour sa robustesse. Preuve en est, l’espace entre deux révisions a été doublé, soit plus de 200 heures. Voilà qui en dit long sur sa fiabilité.

Par un temps glacial, nous avons apprécié la cabine intégrale et le chauffage disponibles parmi les quelque 200 options du catalogue Pure Polaris !

La plateforme du Ranger XP 1000

L’évolution majeure du Ranger Diesel se concentre autour de l’ensemble châssis/cabine de cinquième génération. Si les Polaris Ranger avaient fortement muté avec l’apparition du XP 900, le gabarit toujours plus généreux du dernier XP 1000 lui fait passer (encore) le ton au-dessus ! Un niveau supérieur également pour la partie habitacle. Déjà avec une planche de bord très qualitative, offrant de multiples rangements pour le conducteur et les passagers. Puis un confort général d’un très bon niveau. Le débattement des suspensions passe notamment de 254 à 280 mm ; avec une qualité d’amortissement toujours améliorée.
De plus, visant une clientèle exigeante, Polaris Engineered a déjà conçu une ligne de 200 équipements additionnels. A commencer par cette cabine fermée “Pro Shield“ permettant d’inclure le chauffage pour les travailleurs toutes saisons. Nous avons d’ailleurs testé cette version équipée et parfaitement étanche. D’emblée, nous pouvons vous confirmer qu’elle est idéale pour les giboulées anglaises ou les traversées de mares de boue ! A ce propos, le Ranger Diesel adopte des pneus Maxxis de 27 pouces. Un diamètre qui élève la garde au sol à 33 cm ; contre 30,5 cm sur l’ancien modèle.

De multiples améliorations

Cette cinquième génération de Ranger récolte donc les fruits des quatre moutures précédentes. Et ce, grâce à un travail collaboratif entre le constructeur américain, les revendeurs et les utilisateurs. Une volonté d’ouverture de Polaris, qui destine essentiellement ce Ranger Diesel au seul marché européen. Outre le Moyen-Orient, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, l’Amérique du Nord privilégie sur les motorisations essence.
En France, les Ranger Diesel représentent une centaine de ventes, contre cinq fois plus en Angleterre ; d’où l’intérêt de cette présentation presse dans le comté de Cumbria. Si John Deere conserve une longueur d’avance, Polaris veut grapiller les 7 % d’écart de part de marché sur son compatriote . Pour cela, la marque frappée de l’étoile polaire peut compter sur les capacités dynamiques de son nouveau Ranger.
Outre une direction assistée d’une prise en main évidente, son rayon de braquage rend les petites manœuvres aisées. Polaris a bien entendu intégré son excellent différentiel arrière Versatrac sur ce dernier modèle. Et contrairement au XP 1000 essence, le Diesel reçoit le système ADC (Active Descent Control) en plus du variateur EBS (Engine Brake System). Le Contrôle actif en descente s’active simplement au tableau de bord via un interrupteur.

Les technologies Polaris font feu de tout bois !

Sur le terrain, cet ensemble ADC + EBS assure un excellent frein-moteur. Y compris dans les descentes abruptes, même avec la benne chargée de 454 kg (valeur maxi) plus une remorque attelée. Nous avons eu l’occasion de vérifier une fois de plus son efficacité sur les terres anglaises (sans chargement), aussi grasses que pentues. En montée, la traction du pont avant “On Demand“ fait des merveilles depuis des années. Cela, aussi bien sur les quads que les SSV du leader américain.
Outre leur robustesse, les pneus Maxxis se sont également montrés accrocheurs sur ces pistes glissantes. Nous n’avons pas réussi à mettre le Ranger Diesel en défaut au cours d’une longue balade à flanc de colline ; malgré un poids conséquent de 766 kilos à sec. Il faut dire que le couple “camionesque“ du moteur Kubota participe grandement à cette excellente motricité. Si le Ranger Diesel bénéficie d’un niveau sonore réduit, il demeure important dans cette cabine fermée présentée sur ces photos. On le rappelle à nouveau, elle reste optionnelle.
Dans l’habitacle, toujours aussi facile d’accès, on souligne enfin la qualité du nouvel écran numérique. De plus, les informations très complètes facilitent l’utilisation du véhicule. Enfin, le châssis élargi profite à l’espace de vie à bord, même avec trois passagers. Le siège conducteur est réglable en recul et en hauteur, la banquette 2 places restant fixe pour les accompagnateurs.

Le SSV pro par excellence !

Ce nouveau Ranger Diesel est disponible dans les concessions Polaris France depuis le mois d’avril 2019. Et dans cet unique coloris Vert Sauge. Quant au tarif, il passe de 18 090 € (modèle 2018) à 18 990 € pour cette nouvelle version. Une augmentation de 900 € largement justifiée par l’adoption du châssis du XP 1000. Mais surtout par une nouvelle motorisation Kubota hyper fiable et coupleuse, fonctionnant parfaitement quelles que soient les conditions climatiques.
Le 3 cylindres japonais est également réputé pour sa facilité d’accès lors de la maintenance courante. Et ce, en dehors du fait que les révisions soient espacées. Tout juste peut-on regretter que la pédale d’accélérateur soit dure et que le sélecteur de gammes se montre parfois récalcitrant.
Petite particularité du Ranger Diesel par rapport au 1000 essence, la hauteur intérieure de sa benne est augmentée de 25 mm. Voilà qui laisse entrevoir une meilleure capacité de chargement dans l’usage pro qui est le sien.

Retrouvez les caractéristiques complètes sur le site de Polaris France

CONCLUSION
Dans son créneau SSV purement professionnel, le Polaris Ranger Diesel en donne pour son argent. A 19 390 € (hors option cabine, ni pare-brise), il fait le job comme l’on dit. Doté d’un couple camionesque, de capacités de traction et de charge élevées, ce Ranger Diesel remplacera avantageusement un utilitaire léger de type automobile, ne reculant devant obstacle de surcroît. Certes, il faudra accepter un moteur un peu bruyant et une certaine lourdeur en mouvement, mais quel outil de travail !