Essai Kawasaki Mule Pro-MX
Kawasaki lance sa nouvelle Mule Pro-MX, un SSV compact à moteur essence que nous avons trouvé plaisant tant en usage utilitaire qu’en balade après cet essai vers Toulouse.
On ne le répètera jamais assez, Kawasaki fut le premier constructeur à produire un SSV de série. C’était il y a 30 ans avec le Mule 1000. Depuis, ce véhicule utilitaire – initialement appelé « UTV » aux Etats-Unis – a largement évolué, tant au niveau esthétique que technique. La dernière génération Mule Pro, sortie des chaînes Kawasaki en 2014, mettait un sacré coup de vieux aux séries 4000. Toutefois, il n’était alors proposé qu’en version Diesel (DX/DXT) sur le marché français. Un atout indéniable pour des utilisateurs professionnels, mais un frein absolu pour une pratique plus orientée vers le loisir.
Kawasaki France a donc décidé d’importer cette ultime version Pro-MX récemment développée pour les marchés internationaux. Et pour une fois, la France n’est pas la cinquième roue du carrosse pour commercialiser ce SSV dans la foulée des autres filiales. Tout juste le temps de remplir le cahier des charges pour l’homologation Tracteur. Cette certification T1b permet déjà de conserver la pleine puissance du moteur. Deuxièmement, les professionnels peuvent récupérer la TVA. Troisièmement, le prix de la carte grise tombe à environ 40 € (coût moyen du cheval fiscal). Quitte à être bridé à 60 km/h alors que les motoristes ont défini la vitesse maxi à 75 km/h.
Une Mule Pro-MX compacte
S’il reprend la silhouette de son prédécesseur Pro-DX, le Mule Pro-MX dispose d’un gabarit nettement plus compact. Ses cotes exactes sont de 2,80 x 1,52 x 1,89 m. Soit un gain proche de 60 cm en longueur, 10 en largeur et 8 en hauteur par rapport au Diesel. Des dimensions réduites qui favorise l’encombrement général et surtout le rayon de braquage, qui se limite à 4,2 m. Et ce, notamment grâce à un empattement inférieur de 34 cm.
Pour autant, l’habitabilité à bord n’est pas ridicule, le conducteur et son passager seront à leur aise sur l’unique banquette. Non réglable en recul, l’assise se montre confortable et suffisamment proche de l’ensemble pédalier / volant ; qui reste inclinable sur 31° via un levier classique. La banquette se soulève, donnant accès à la batterie, aux fusibles, à la jauge d’huile moteur. Ainsi, elle laisse place à un petit coffre de rangement de 5,3 litres. Un autre espace de 9,1 litres, plus étanche celui-ci, se trouve sur le capot avant.
Le tableau de bord intègre également d’autres aspects pratiques, dont deux porte-gobelets et un vide-poche fermant à clé. Sa présentation s’inspire plus de l’industrie automobile. On y retrouve toutefois le petit compteur digital que les possesseurs de Kawasaki connaissent bien !
Très bonne finition d’ensemble
Sans être révolutionnaire, la finition est digne d’un grand constructeur japonais. Tout tombe à sa place et… repose sans bruit ! A titre d’exemple, la benne s’appuie sur quatre gros silentblocs en caoutchouc, éléments que l’on retrouve également pour la ridelle. Cette même ridelle que l’on peut fermer d’une seule main grâce à un astucieux système de leviers encagés. En revanche, le verrouillage de la benne se fait par l’intermédiaire d’un crochet de chaque côté. Un point qui obligera à faire le tour du Mule Pro-MX à chaque fois. L’intérieur de la benne, dont la charge peut atteindre 317 kg, comporte également 6 crochets d’arrimage pour sangler le contenu. Ses dimensions de 84 x 112 x 23 cm permettront d’emporter une palette Europe en laissant la ridelle ouverte.
Quant à la capacité de traction, elle atteint 680 kg. Il est important de préciser que le Mule Pro-MX est livré avec un attelage complet (boule et prise électrique) ; un équipement non monté sur notre modèle d’essai. Les deux portes de série s’ouvrent aisément de l’extérieur et assez facilement depuis le siège ; dès lors que l’on prend le coup de main pour saisir l’unique poignée. On voit donc que tout est pensé pour faciliter la vie de l’utilisateur !
Une Mule Pro-MX solide
Installé derrière le volant, ceinture bouclée, le moteur de 695 cm3 s’ébroue sans rechigner. Tiens, Kawasaki ne nous avait pas habitué à un mono essence de cette cylindrée ? Ne le cherchez pas dans le vaste catalogue du constructeur nippon ! Ce bloc 4-temps à injection existe nulle part ailleurs que chez son voisin taiwanais Kymco ! Les deux marques asiatiques ont régulièrement collaboré sur des deux-roues et même sur un quad. Il s’agit du Brute Force 300, construit par Kymco selon un cahier des charges précis de son client japonais. Toujours est-il que ce brillant moteur de 45 ch et 57,6 Nm de couple convient parfaitement au Mule Pro-MX de 719 kg tous pleins faits.
Bruit et vibrations sont parfaitement contenus dans ce robuste châssis “Shinari“ ; une technologie permettant au treillis tubulaire de se plier sans se rompre, puis reprendre sa forme initiale. Les quatre suspensions indépendantes à doubles triangles délivrent respectivement 218 et 232 mm de débattement aux roues avant et arrière. Au final, ajoutées aux pneus Duro Frontier de 25″, elles offrent un confort agréable malgré leur carcasse 6 plis.
Un comportement général surprenant !
Sur le plan dynamique, il y a longtemps que l’on avait pris le volant d’un SSV Kawasaki avec autant d’enthousiasme ! Il faut avouer qu’un Mule Pro-DX à moteur Diesel n’est pas le plus “fun“ à conduire. Malgré ses caractéristiques excellentes dans un usage purement professionnel. Ici, on vise clairement les mondes professionnel et loisir à la fois !
Les aptitudes du Mule Pro-MX sont très bonnes en franchissement. Les angles d’attaque et de sortie élevés (respectivement 67˚ et 63˚) contribuent à ces performances. Rien de surprenant puisque Kawasaki est quand même un constructeur très expérimenté dans le domaine du tout-terrain. Son moteur essence possède une bonne allonge pour sa modeste cylindrée de 695 cm3. Surtout en regard de son poids de 800 kilos avec le conducteur.
Le bruit est bien contenu et la motricité de l’ensemble n’est pas été mise en défaut. Même si nous avons effectué plusieurs tentatives sur divers talus. La direction assistée électrique est très agréable, y compris à vitesse plus soutenue. Idem lorsque l’on écrase volontairement la pédale de frein. Le petit SSV reste bien en ligne.
Commercialisé 14 040 euros TTC* en version homologuée T1b, le Mule Pro-MX est disponible dans ce coloris Vert Timberline. En dernier lieu, nombreux accessoires sont prévus pour être montés facilement : treuil Warn, toit, cabine complète ou des coffres se fixant rapidement sur les ridelles de la benne. Un excellent SSV à découvrir dans le réseau Kawasaki !
* Kawasaki Mule Pro-MX : 14 040 € TTC au 1er juin 2023
Retrouvez les caractéristiques complètes sur le site de Kawasaki France
Texte & photos : David Thomas / All Tracks Media
On aime !
- Véhicule très homogène
- Moteur volontaire
- Aspects pratiques
On aime moins…
- Absence de toit de série
- Réseau Kawasaki peu étendu
CONCLUSION
Le Kawasaki Mule Pro-MX, dernier SSV du constructeur japonais importé en France, arrive à jongler entre un usage professionnel et une utilisation plus ludique. Ce n’était pas arrivé depuis longtemps ! Même pour ainsi dire jamais puisque les Kawasaki Teryx restent visiblement ancrés aux Etats-Unis… Pays où la firme fait construire ses quads et ses SSV… On se console avec des Mule Pro essence ou Diesel parfaitement aboutis. Même si quelques équipements restent optionnels (treuil, toit, etc).
Très déçu car véhicule très Bruyant et chauffe avec une température sur les jambes après 30mn très désagréable. Aucune isolation.
Bonjour. Il est étonnant que vous ressentiez une température élevée au niveau des jambes sachant que le moteur est à l’arrière… Quant au bruit, ce Kawasaki Mule est vraiment dans la moyenne basse des SSV. Enfin, il est difficile “d’isoler“ plus un moteur sur un véhicule tout-terrain. Voyez avec votre concessionnaire s’il n’y a pas un problème particulier entrainant cette surchauffe.
Cordialement,
La rédaction