Les SSV brillent aux 24H TT de France
Les SSV ont de nouveau marqué de leur empreinte les 24H TT de France en trustant deux marches du podium. Définitivement, nos véhicules sportifs font peur aux autos…
Grand rendez-vous de la rentrée, les 24H TT de France sont incontournables dans le monde de l’off-road. 80 véhicules, dont 30 SSV, vont s’affronter sur la piste de Fontaine-Fourches, au cœur de la Seine-et-Marne. Une bataille d’autant plus rangée que de violents orages s’abattent sur la région dès le jeudi matin, ce qui va contrarier la 29e organisation… De la difficulté à rentrer les poids-lourds sur le paddock au travail même sur le tracé de 7,4 km, les bénévoles n’ont pas chômé. Bravo à eux encore une fois !
Ces conditions exceptionnellement rudes vont mettre à mal la mécanique. Pilotes et mécaniciens s’affairent à la dernière minute pour protéger radiateur et cockpit de la boue. Du côté des SSV, on peste contre cette règlementation visant à réduire la puissance des machines via une bride de 25 mm. La Fédération française du sport automobile ne se fait pas que des amis…
Des SSV bridés par la règlementation FFSA…
Si les pilotes de SSV approuvent les décisions de la FFSA concernant les mesures de sécurité (cloison pare-feu notamment), ils digèrent mal cette différence de traitement vis-à-vis des T1. Ces derniers peuvent rouler pleine balle quand les SSV de la catégorie T3 (préparation libre) plafonnent à 130 km/h… Les constructeurs des voitures prototypes du groupe T1 auraient-ils subitement peur des SSV ? Il est vrai que le Can-Am de Guyette/Mercier avait gagné en 2019 sur ce circuit et que cela a dû en agacer certains. Mais c’est l’évolution du marché et il faudrait peut-être s’adapter… Bref, il reste du chemin à faire.
Qu’importe, on va se concentrer sur les Can-Am Maverick et Polaris RZR PRO XP présents sur cette course réputée. Des Maverick Groupe T3 d’un côté et plusieurs RZR en challenge SSV avec une configuration proche de la série. Le but étant de faciliter l’accès à la compétition tout-terrain.
Des SSV endurants !
Les qualifications laissent forcément les SSV bridés en dehors du Top 5. Les chronos sont dominés par les puissantes voitures, reléguant le Zéphyr Rotax #47 à 22 secondes. Sixième sur la grille, le proto PH Sport devance le Can-Am Maverick #3 du team Objectif Compétition. Equipé par le sorcier belge Pascal Mercier, il se pare de pièces spéciales testées en vue du Dakar 2022. Ensuite, avec le 10e temps, on retrouve le RZR PRO XP de série de l’équipe “Roules Couches“ installée sur le stand Dubois Polaris. Belle perf’ !
Au top départ, les T1 prennent le large, fort de leur puissance illimitée… Au fil des tours, la liste des leaders s’égrène au gré des divers soucis mécaniques. Pendant ce temps, les SSV enchaînent les tours avec brio. A l’heure de course, le Zéphyr #47 pointe 5e avec 40“ d’avance sur le Maverick #2 de BBR/Pole Position 77.
Une piste cassante…
Nous l’avons dit en préambule, les violents orages du jeudi précédent la course ont salement inondé le circuit des 24H. La piste se dégrade au fil des tours et les petits pépins apparaissent. Surchauffe ou courroie sur quelques Polaris et rotules cassées sur certains Can-Am. Dont celui de Pole Position 77 juste après l’heure de course… Réparation rapide et le trio Lefort/Bonnevie/Piguet repart le couteau entre les dents !
L’équipage #3 (Simon/Zitouni/Labille/Vitse) prend alors la roue du second Zéphyr PH Sport #46. Le Can-Am #4 du team Wiame compétition, managé par un certain Jérémie Warnia, remonte huitième à 1 tour des leaders. Rien d’étonnant quand on sait que sa société WeDirt prépare la majorité des amortisseurs Fox des SSV sur ces 24H. Son deuxième SSV #8 est dixième, le team JLS Motorsport s’intercalant en 9e position dans le même tour. Mais tout bouge au fil des heures de course…
Des 24H TT de France palpitants !
Au gré des ravitaillements des uns et des infortunes des autres, le classement évolue. L’un des trois Maverick du team DBH se place un temps 7e suivi du Can-Am #38 EMC Suspension. Ils sont rejoints par le proto #20 du team Pinch Racing, qui s’alignera au prochain Dakar 2022. Le Maverick #2 BBR/Pole Position 77 revient dans le top 10. Un objectif fixé par le duo Bleuart/Delaunay (Can-Am #538) qui participe aux 6H d’Ile-de-France.
A la tombée de la nuit, trois Can-Am se tirent la bourre pour la 4e place : le Maverick #38 devant le #2 et le #3. Le team MFX3 suit les deux Zéphyr à 1 tour, le Maverick de 33 Accessoires rentre dans les 20. Chez Quad Bike Evasion, on assure l’assistance de 3 machines en même temps. La concession Can-Am de Cognac supervise également les véhicules loués pour cette compétition.
La nuit de toutes les craintes…
Durant la nuit, les pilotes d’expérience font parler le chrono et remontent vers la tête de la course. C’est le cas de Jérémie Warnia qui reprend 10 places en moins d’une heure ! Même constat épatant dans l’équipe #20 de Philippe Pinchedez qui s’installe à la 4e place après 10 heures de roulage.
A mi-course, soit 3 heures de matin, le Can-Am #2 BBR/Pole Position 77 est second à deux tours du leader. Le SSV Pinch Racing #20 lui concède trois tours. Ensuite, le Can-Am #3 d’Objectif Compétition, septième, est suivi par le #8 du team Wiame à 1 tour. Dixième, le Maverick #38 d’EMC prend le large sur les équipes MFX15, JLS Motorsport et les deuxièmes SSV de Wiame et DBH. Quant aux vaillants militaires du team #Pournosblessés, ils s’accrochent en milieu de tableau. Une remarquable performance d’équipe sur ce Polaris #54 de série.
De la casse chez les prototypes T1
Surprise avant le lever du jour, plusieurs protos T1 ont dégringolé au classement. Casse de boîte de vitesses notamment, voilà qui permet aux solides SSV Groupe T3 de briller. On dénombre même 6 SSV dans le top 10 ! Moins de puissance, moins de vitesse de pointe, mais finalement plus de fiabilité.
Au petit matin, le team BBR Motorsport/Pole Position 77 – alors leader des SSV – connaît une casse de pont avant… Puis c’est un caillou qui passe dans la roue arrière gauche, heureusement sans autre conséquence qu’un passage par le stand. Il perde leur seconde place au bénéfice du Maverick #3 d’Objectif Compétition mais ils reprendront le leadership du classement T3 plus tard.
Après un nouveau relais tonitruant de Jérémie Warnia, le Maverick #4 du team Wiame Compétition conforte sa 4e place au scratch et un podium en T3. Leurs deux autres SSV iront également au bout des 24H.
Vingt SSV dans les 30 premiers !
On ne va pas faire de démagogie, mais force est de constater que les SSV sont les véhicules tout-terrain du moment ! Avec 20 véhicules dans les trente premiers du scratch au terme de 24 heures d’endurance, le verdict est sans appel. Pilote expérimenté de l’équipage #15, Franck Cuisinier (vingt 24H à son actif en 4×4 et Bowler) fait un constat précis : « J‘ai été très surpris ! C’est confortable, c’est léger, ça va vite, ce sont des véhicules qu’il faut maintenant ». Et d’ajouter « Au bout de deux heures de relais, tu n’es pas fatigué. J’ai pris énormément de plaisir ! ».
Fiabilité et plaisir sont des mots qui reviennent également dans le team DBH/Univers tout-terrain. Les 3 machines engagées seront toutes à l’arrivée pour le plus grand bonheur de Jérémy Halter et de son chef d’atelier Fifi Osmont. Bravo à tous, pilotes, mécaniciens, organisateur et courageux bénévoles !
Retrouvez les classements complets sur its-results.com
© Photos David Thomas / All Tracks Media
Le mot de l’organisateur
Jean-Louis Dronne, président de l’ASA 91, ne cachait pas sa satisfaction après l’arrivée de ces 24H TT de France. Tout avait mal commencé, avec un orage qui a rendu le paddock inaccessible aux véhicules. L’aide de tracteurs a permis une mise en place tardive. « Cette 29e édition fait partie des meilleures au niveau sportif. Au niveau de la piste, elle s’est beaucoup dégradée à cause des intempéries qui s’accumulent depuis juillet. Ce qui m’intéresse, c’est l’avis des participants et disons que 99% sont contents de l’événement, du concept. Donc moi je suis un organisateur heureux ».
Concernant son avis sur les SSV, la réponse est limpide : « L’endurance tout-terrain et je crois les rallyes TT aussi commençaient à faiblir en participants… Quand on a vu surgir ces petits SSV, c’était de l’eau bénite pour nous ! Nous, on a essayé de faire le forcing à la Fédération (FFSA, ndlr) pour éviter les règlementations avec la bride. C’est une compétition de vitesse et on cherche à ralentir ces véhicules uniquement. Quand les buggy sont arrivés, ils ont écrasé les 4×4 et ça n’a pas fait le même bruit… Alors là, pourquoi ? C’est pourtant l’évolution du sport automobile ».
Bonjour
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